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Réalisateur : Terrence Malick

Origine : USA

Durée : 2H18

Année : 2011

bareme 2,5

 

 

Avec : Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn (limite figuration)...

 

 

Critique :

 

 

Terrence Malick, c'est quand même un mec qui a étudié dans les universités d'Harvard et d'Oxford et qui a enseigné la philosophie au MIT. Il a traduit également Le principe de raison, de Martin Heidegger. Ça pose le bonhomme assez haut niveau culture il va sans dire. Malick a la réputation d'être un ours reclu, un ermite des temps modernes qui passe son temps à lire des gros livres sans images dans sa belle maison. Après avoir vu les 30 premières minutes de The Tree Of Life, je me suis questionné : "Est ce qu'il regarde des films dans sa grotte?". Parce que la première demi heure, c'est quand même du 2001 l'odyssée de l'espace! On y voit des planètes qui tournent au ralenti, des éclipses, des plans de la voie lactée, le tout sur de la grande musique classique comme chez Stanley. Malick filme un ovule prêt à être fécondé par une armée de spermatozoïdes quand Kubrick filmait un foetus. La mise en scène des origines du monde et de l'apparition de la vie dans The tree of life est en tout point semblable à celle de 2001. Je pense donc que Malick n'a jamais vu ce film.

 

Passons sur ce point. The tree of life est un film déroutant qui remet en cause l'idée même du cinéma comme on l'entend vulgairement. Que propose Malick? Une succession de magnifiques images, une narration éclatée et un scénario inexistant. La linéarité n'a pas été le souci principal du cinéaste. The tree of Life, c'est un film-trip, sans réel début et sans fin convenable. Un objet filmique qui condense toutes les obsessions du cinéaste. On est très loin de la ligne rouge et des moissons du ciel dans lesquels il y a avait "une histoire". Et si ce film avait sa place dans un musée?

 

Ce qui est curieux dans cet oeuvre selon moi, c'est la présence du modernisme qui cotoie le ringard. Je ne reviens pas sur la représentation des origines du monde qui du coup, a déjà été faite il y a 40 ans. Malick n'évite pas le kitch quand il essaie de matérialiser la présence de Dieu : il filme des nuages et des lumières aveuglantes. Pour l'originalité on repassera. Mais sitôt les pitreries bondieusardes terminées, Malick enclenche la première et remonte dans le futur pour livrer une mise en scène estomaquante de modernité. La séquence de la naissance du premier enfant du couple et ses premiers pas dans la vie est un truc en provenance directe de 2030. Perso, j'avais les yeux humides et tout mon être était en admiration devant ce morceau de bravoure. Passé ces moments de haute voltige, The tree of life replonge dans le kitch dans ses dernières minutes. La fin du film ressemble furieusement à une pub pour le parfum Fahreinheit (le ponton est présent) doublé d'une imagerie chrétienne que même Sandro Boticcelli aurait trouvé exagérée. On y voit l'arbre de vie en question, et ce plan m'a tristement rappelé celui de l'horrible film d'Alex Proyas : Prédictions.

 

Actuellement, je ne peux m'empêcher d'avoir le sentiment que The Tree Of Life est un objet assez prétentieux. Le fait même de vouloir englober l'origine du monde en 2h30 et de penser que l'on peut parvenir à livrer un film somme et définitif sur tout ce bordel qu'est la foi et l'existence de Dieu m'agace un petit peu. Le film transpire le christianisme par tous ses pores et ne réussit jamais à nous faire entrevoir ce que peut être le sentiment de la foi pour une personne athée comme moi. Je me définirai même comme un athée mystique, ce qui prouve que je ne suis pas contre une bonne dose de spiritualité. Mais là dessus, dans The Tree Of Life, RAS.

 

Les grands films sur la religion ont toujours été réalisés par des cinéastes athées. Je pense au superbe L'Evangile selon Mathieu de Pasolini, réalisateur communiste sans dieu, qui a su filmer Jésus avec âme et humanité. Malick doit être un fervent chrétien et son manque de recul sur la chose parasite la qualité de son oeuvre.

 

Il en reste que The tree of life propose des moments de cinéma à dimension intergalactique, et rien que pour ça, je ne regrette pas mes 10 euros.

 

PS : Il est désormais impossible pour un cinéaste de filmer des fenêtres avec des rideaux qui ondulent grâce au vent et il sera difficile pour lui de filmer des arbres en contre plongée. Là dessus, Malick a déposé un copyright.

 

Sur ce, je retourne voir Enter The Void, je kiffe mieux...

 

 

Bande annonce :

 

 

 
Une fausse bande annonce du film (un peu méchante) :


 
Tag(s) : #RESTO-BASKET (navets-nanars-films ratés)
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