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Réalisateur : Jerzy Skolimowski

Origine : Pologne / Irlande / France / Hongrie / Norvège

Durée : 1h23

Année : 2010

bareme 3

 

 

Avec : Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner, Nicolaï Cleve Broch...

 

 

Synopsis :

 

Capturé par les forces américaines en Afghanistan, Mohammed est envoyé dans un centre de détention tenu secret. Lors d’un transfert, il réchappe d’un accident et se retrouve en fuite dans une forêt inconnue.Traqué sans relâche par une armée sans existence officielle, Mohammed fera tout pour assurer sa survie.

 

 

Critique :

 

Avant de parler du film, je vais m'intéresser à la personnalité de Vincent Gallo, immense acteur à l'ego démesuré. Avec une filmographie qui va de Abel Ferrara à Claire Denis, Vinz a très souvent tourné dans d'excellents films. Le public a découvert dès 1999 (avec Buffalo 66) qu'en plus d'être un acteur magnétique, Gallo était également un grand réalisateur. L'acteur se filmait alors avec complaisance et sadisme et montrait à la face du monde qu'il était un artiste complet. Mais, dès 2004, avec The Brown Bunny, Gallo franchit la limite autorisée du narcissisme en ne filmant que lui. Vincent sur sa moto, Vincent dans son camion, Vincent qui regarde le paysage et pour finir, Vincent qui se fait tailler une pipe. La fellation de Vincent Gallo par l'actrice Chloé Sevigny fut un des moments forts du festival de Cannes 2004. Tout le monde s'extasiait sur le fait que la nature avait été plus que généreuse avec l'acteur. Mais, dans une récente interview, la réalisatrice Claire Denis stipule avoir  reconnu la prothèse en latex d'un sexe en érection qu'elle avait utilisée pour le film Trouble Every Day avec Vincent. Cette prothèse avait mystérieusement disparu après le tournage. Le petit Vincent voulait tout simplement nous faire croire qu'il avait une grosse bite. Enfantin et presque touchant...On a aussi découvert que l'acteur vendait son sperme sur internet en prenant soin d'expliquer que ses gênes étaient tout simplement extraordinaires. Tout cet onanisme audiovisuel tend à prouver deux choses : Soit Gallo est l'acteur le plus mégalo de notre époque, soit Gallo manie le second degré dans le but de faire parler de lui (en bien ou en mal) comme je suis en train de le faire en ce moment. Tout ça pour dire qu'il n'est pas étonnant de voir l'acteur dans Essential Killing étant donné que l'on ne voit que lui pendant 1H20...

 

Essential Killing, c'est le survival intello. C'est Rambo réalisé par Jean Luc Godard. Skolimowski s'amuse avec les codes du film d'action américain pour les retravailler à sa manière. Seul dans une nature hostile et traqué comme une bête sauvage, Vincent Gallo se donne corps et âme à son réalisateur et fait endurer au spectateur son terrible calvaire. Ici, pas de gestes héroïques, pas de constructions de pièges en pleine forêt. Essential Killing tape dans le réel. Vincent Gallo ne court pas dans la forêt en marcel par -25° comme Stallone dans Cliffhanger. Non, le héros en prend plein les gencives. Le froid, le manque de nourriture et la peur est le lot quotidien du fuyard. Essential Killing est un trip sensoriel souvent étourdissant et furieusement moderne dans son traitement. Skolimowski s'approche dangereusement des 80 piges et livre un petit classique du genre qui redistribue les cartes du survival. Le cinéaste polonais réussit a apporter un regard neuf sur un genre ultrabalisé qu'est le film de survie.

 

Essential Killing est également audacieux en prenant pour héros un taliban. Le scénario ne donne aucune clef quant à la réelle identité de ce personnage, mais avec un peu de jugeote, on peut la deviner. Le tour de force du film, c'est de nous captiver avec trois fois rien. On est ultra attentif au sort d'un individu dont on ignore presque tout. Chapeau Skolimo!

 

Le côté intello du film se résume à quelques thèmes comme : Le retour à l'état de "Nature", la symbolique du christ et son chemin de croix, une réflexion sur la psyché humaine en mode survie, et certainement d'autres trucs que j'ai pas pigés. Ah si, on parle très peu dans ce film, ce qui est souvent la marque des films intelligents...

 

La présence d'Emmanuelle Seigner à l'affiche est anecdotique. On la voit 5 minutes dans un rôle qu'aurait très bien pu jouer une stricte inconnue, mais Skolimowski est un ami de Polanski, ce qui explique cela. Manu est allée se distraire un peu cet hiver là, sans doute lassée d'être enfermée dans son chalet de Gstaad.

 

 

 

 


 
Tag(s) : #A LA CARTE (meilleurs films au choix)
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