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Réalisateur : Roshdy Zem

Origine : France

Durée : 1H25

Année : 2010

bareme 3,5

 

 

Avec : Sami Bouajila, Denis Podalydès, Salomé Stevenin, Maurice Bénichou...

 

 

Synopsis :

 

Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans la cave de sa villa de Mougins. Des lettres de sang accusent : « Omar m’a tuer ». Quelques jours plus tard, Omar Raddad, son jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Il parle peu, comprend mal le français, a la réputation d’être calme et sérieux. Dès lors, il est le coupable évident. Il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié, mais toujours coupable aux yeux de la justice. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…

 

Critique :

 

Roshdy Zem, pour sa seconde réalisation, à eu la brillante idée de raconter la terrible histoire du fameux Omar Raddad. Un fait divers hyper médiatique où l'on a vu le rouleau compresseur de la justice s'acharner sur un innocent. Oui, j'ose prendre position en affirmant que Omar Raddad n'a rien à voir avec le meurtre de Ghislaine. Je n'ai peur de rien, je suis  blogueur...

 

Dès les premières images, on sent que Roshdy Zem est animé par le désir de faire du "Cinéma". C'est une supputation de ma part, mais on voit que l'acteur a révisé ses classiques et que ce dernier s'est fait plaisir avec le montage et sa volonté d'une narration éclatée. Car Omar Raddad est un sacré personnage de Cinéma! Zem a eu la vista pour le sujet de son deuxième film. Tous les éléments de l'enquête se prêtent merveilleusement au médium cinématographique et servent un propos politique (présent en filigrane dans le film) qui correspondent bien à la personnalité du réalisateur. Zem ne tourne pas des films pour le fric : on l'a vu dernièrement dans Indigènes de Rachid Bouchareb et sa suite Hors la loi, deux films qui avaient pour but d'éclairer les consciences.

 

A travers l'injustice que subit Raddad, Zem met l'accent sur le fait qu'un arabe est souvent désigné comme un être potentiellement coupable aux yeux des hautes instances judiciaires. En effet, Omar est un marocain illettré qui joue aux machines à sous dans les casinos. Il n'en faut pas plus pour le désigner comme un coupable idéal. Mais là, je m'attarde sur de l'idéologie alors que le cinéaste a comme motivation première le fait de concevoir un film carré, rythmé et divertissant malgré tout.

 

Au niveau de la réalisation, Omar m'a tuer souffre de parti pris scénaristiques assez maladroits et d'une mise en scène qui passe du grandiose à l'insignifiance. Mais ces menus défauts sont vite balayés par l'efficacité dont fait preuve le film. Zem est littéralement transcendé par la force de son sujet et par le désir de nous conter cette immense erreur judiciaire. Il est aidé en cela par l'immense prestation de Sami Bouajila. Durant 1h30, l'acteur nous scotche à notre fauteuil et on se demande alors si le métier de comédien n'est pas, au final, un taff de schizophrène.

 

Certains papelards diront de Bouajila qu'il nous livre une prestation digne de l'actors studio. Mais la méthode de Strasberg et Stanislavski est décédée depuis belle lurette. Il y a désormais des acteurs qui prouvent que l'on peut aller jusqu'au bout d'un personnage sans forcément s'immerger dans ses souffrances personnelles afin de détenir la vérité sur un rôle. Bouajila n'a d'ailleurs rencontré le vrai Omar Raddad qu'à deux reprises. Tout ceci pour dire que Omar m'a tuer doit énormément à son acteur principal, et si j'étais mauvaise langue, je dirais qu' il lui doit presque tout.

 

On se donne rendez vous en mars prochain pour le César du meilleur acteur attribué à Sami Bouajila, mais ceci dit, Roshdy Zem commence à prendre une véritable épaisseur dans la peau d'un réalisateur. Après Mauvaise Foi, film ultra sympathique au demeurant, Roshdy a les moyens de balancer un chef d'oeuvre d'ici quelques années au vu de sa marge de progression qui semble inévitable.

 

 

 

 


 

 

 

Tag(s) : #A LA CARTE (meilleurs films au choix)
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