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Origine : Espagne

Durée : 2H00

Année : 2004

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Réalisé deux ans après La Communidad (Mes chers voisins), l'ogre du cinéma espagnol posait ses caméras vrombissantes dans la province d'Almeria en Andalousie.

 

Petit rappel historique et cinématographique : Almeria, c'est l'endroit où la majorité des "westerns spaghettis" ont été tournés. Les européens et plus particulièrement les italiens étaient désireux de se frotter à la légende de l'Ouest. Pour éviter des coups de productions faramineux, la province d'Almeria a été le théâtre de centaines de tournages en raison de sa resssemblance avec les paysages du far west américain. Pour une poignée de dollars, Le bon la brute et le truand, Mon nom est personne ont par exemple été shootés dans les collines sableuses et désertiques d'Almeria.

 

Synopsis :

 

Dans le sud de l'Espagne, Texas-Hollywood est un village poussiéreux digne de l'Ouest américain. Vestige de l'âge d'or d'Almeria où les plus grands cinéastes comme Sergio Leone et John Sturges sont venus réaliser des films inoubliables, ce décor abandonné est le théâtre d'un spectacle de cascadeurs mené par Julian, qui se vante d'avoir été la doublure de Clint Eastwood. Mais aujourd'hui, ce monde hors du temps est menacé par d'impitoyables requins de la finance qui veulent le raser pour y ériger un gigantesque parc d'attractions. Décidé à aller jusqu'au bout, Julian se munit de huit cents vraies balles...

 

Critique :

 

Hommage vibrant à tout un pan de la culture cinématographique western, De La Iglesia filme ses beautiful loosers avec un amour sincère. Au chômage technique depuis 30 ans, Julian ne peut quitter son village factice, lieu qui fut le témoin de toutes ses fabuleuses cascades. Accompagné de sa troupe essentiellement composée de bras cassés, il met en scène de pathétiques spectacles censés rappeler la gloire d'Almeria.

 

Comme souvent chez De la Iglesia, derrière le rire se cache une vraie noirceur. Le personnage de Julian préfère crever plutôt que de devoir partir d'Almeria. Le réalisateur met en scène des personnages qui n'ont plus rien à perdre et qui n'attendent plus rien de la vie. Tous sont presque morts à l'int'rieur et ces derniers n'ont jamais trouvé la force de reprendre en main leur destinée après la chute des studios d'Almeria. Cette manière de construire la psychologie des personnages est une constante chez De La Iglesia. Derrière la gaudriole se cache souvent des idées mortifères. De La Iglesia est un clown triste.

 

Le cinéaste déploie toute son énergie pour raconter l'histoire de ces cowboys de pacotille usés jusqu'à la corde. Il nous convie à un joyeux bordel, fait de pétarades en tous genres et de putes au grand coeur. La générosité de l'artiste est à son comble dans la dernière demi heure de son film. Le metteur en scène nous invite à une énorme fusillade entre cowboys et agents de la guardia nacional. Les grandes heures du western revivent devant nos yeux! L'humour de 800 balles réside également dans l'utilisation savante de l'anachronisme. Voir des shérifs et des indiens se friter à la winchester contre le GIGN espagnol est un spectacle des plus réjouissant.

 

Cela étant dit, 800 balles souffre parfois d'un scénario brouillon. Les relations entre les personnages principaux sont souvent traités par dessus la jambe. De La Iglesia semble tellement ravi de tourner un western et de rendre son hommage au genre phare du cinéma que lui et son scénariste ont eu la main leste au niveau des dialogues. Un art pourtant parfaitement maîtrisé dans leur film Muertos de risa sorti 5 ans auparavant.

 

800 balles reste quand même un voyage ultra sympathique sur les terres légendaires du western spaghettis. Le professionnalisme du réalisateur dans la comédie n'est plus à prouver. Yiiii Haaaa!

 

 

 

Tag(s) : #A LA CARTE (meilleurs films au choix)
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