PERDITA DURANGO de Alex De La Iglesia (1997)

Adaptation du roman éponyme de Barry Gifford, Perdita Durango est une excellente série B version chili con carne. Barry Gifford avait déjà inspiré David Lynch pour Sailor et Lula où le personnage de Perdita était présent sous les traits d'Isabella Rossellini. Dans le film de Lynch, Perdita est l'amante de Bobby Perù (Willem Dafoe), le mec qui se fait sauter la cervelle avec son propre fusil à pompe. On la retrouve quelques temps après cet évènement dans le film de Alex de La Iglesia. Elle rencontre un autre cramé du ciboulot en la personne de Roméo Dolorosa (Javier Bardem), un adepte du "Santeria", une version latino du vaudou.

Pour son troisième film en tant que réalisateur, De la Iglesia nous convie à participer aux nombreuses exactions d'un couple maléfique. A côté d'eux, Bonnie and Clyde ressemblerait plus au duo formé par Dora et son singe Babouche. Road Movie épicé à l'hémoglobine et aux cérémonies occultes, Perdita Durango est un grand huit cinématographique assez jubilatoire. Bourré d'humour noir comme tous les films du réalisateur ibérique, le film est resté dans les annales pour sa propension à dérouler des scènes bien gratinées.

Dans le rôle de Perdita, l'actrice Rosie Perez est assez flippante. Complètement possédée par ce personnage de psychopathe, elle fait de Perdita une espèce de flamenco-sorcière à la libido exacerbée. Javier Bardem ne dépareille pas dans un rôle de cinglé notoire qui ne quitte jamais ses tiags en serpent.

Quelques stars s'invitent à la fête comme le grand James Gandolfini (Tony Soprano) et la super vedette espagnole Santiago Segura (Torrente, Action Mutante).

Alex De La Iglesia est un des plus grands réalisateurs européens actuels. Je vous conseille vivement de vous procurer Le Crime Farpait, Muertos De Risa et son prochain film Balada Triste de Trompeta qui a obtenu le lion d'argent de la mise en scène et le prix du scénario à la mostra de Venise 2010.