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Tomboy_affiche.jpg

 

 

 

Réalisateur : Céline Sciamma

Origine : France

Durée : 1H22

Année : 2011

bareme 4,5

 

 

Avec : Zoé Héran, Malonn Lévana, Jeanne Disson...

 

Synopsis :

 

Laure a 10 ans. Laure est un garçon manqué. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu’elle est un garçon. Action ou vérité ? Action. L’été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michael, un garçon comme les autres… suffisamment différent pour attirer l’attention de Lisa qui en tombe amoureuse. Laure profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son troublant secret.

 

Critique :

 

Ayant plus qu'adoré le premier film de Céline Sciamma (La Naissance des pieuvres), je me suis rendu à l'avant première de Tomboy avec une impatience non feinte, le coeur battant, les larmes aux yeux, prêt à vivre l'expérience de ma vie...J'en rajoute? Oui...mais quand même, j'étais très heureux de découvrir ce long métrage.

 

Réalisé avec le budget cantine d'un film de Jean Pierre Mocky et shooté au 7d (appareil photo numérique de ouf), Sciamma prouve qu'avec 100 kopecks en poche on peut faire de grands films. La réalisatrice montre une nouvelle fois son savoir faire lorsqu'il s'agit de capter les pulsations de la jeunesse. Dans la naissance des pieuvres, Sciamma se focalisait avec talent sur la psyché des ados. Dans Tomboy, c'est la radiographie des sentiments que l'on peut éprouver lorsque l'on est enfant.

 

Un des genres que je préfère au ciné, ce sont les films où les enfants jouent les premiers rôles. Je peux citer des chefs d'oeuvres comme Cria Cuervos, Ponettel'Incompris. Sans faire de comparaisons hasardeuses, je trouve que Sciamma possède le supplément d'âme qui fait que le spectateur replonge dans les troubles qui ont agité son enfance. La réalisatrice est capable de refaire immerger des sensations que l'on avait oubliées ou tout simplement enfouies. La cinéaste a tout simplement gardé son point de vue d'enfant sur l'enfance, une chose précieuse que bon nombre d'entre nous avons rangé au placard.

 

A travers une histoire un peu dingue, qui débute sur un malentendu, on assiste à une chronique de l'enfance réalisée avec des gants de velour. Après La Naissance des pieuvres, Tomboy est un film qui s'intéresse une nouvelle fois à l'ambiguité des sentiments, et le cinéma, c'est l'ambiguité.

 

 

 

 

INTERVIEW DE CELINE SCIAMMA :

 

Le cinéphage :

Vous avez tourné votre film avec un appareil photo numérique, était ce un choix d'ordre économique où une volonté artistique ?

 

Céline Sciamma :

Une volonté artistique totale de ma part. J'aime beaucoup la liberté que peut apporter cet appareil, et puis, j'aime la palette de couleurs que peut offrir le 7d. Ce sont des couleurs chaleureuses, exactement ce qu'il me fallait pour le film. Ce choix correspondait parfaitement à mes exigences de souplesse et de légerté. Avec la chef op', on a pu également travailler la profondeur de champ de manière extrèmement précise. Et puis, cet outil est génial pour pouvoir filmer à hauteur d'enfant !

 

Le cinéphage :

Est ce que vous vous considérez comme une cinéaste militante? Vous avez réalisé un court métrage contre l'homophobie, et vos films abordent souvent le trouble homosexuel.

 

Céline Sciamma : Non, pas vraiment. Moi, je milite pour le cinéma, je raconte avant tout des histoires même si il est vrai que je me focalise souvent sur l'ambiguité des sentiments. D'ailleurs, on m'a remis le prix "Queer" en allemagne pour Tomboy! Un prix queer dans un film avec des enfants! Ils sont fous ces allemands! (rires)

 

Le cinéphage :

D'ailleurs, dans Pauline, votre court métrage, le pitch de Tomboy est déja présent...

 

Céline Sciamma :

Aaah bon?? Je n'avais pas remarqué! C'est dingue!! (Elle se fout de ma gueule, mais gentiment)

 

Le cinéphage :

...hahaha... (rire gêné du mec qui s'apperçoit que ce qu'il vient de dire est complètement con)

 

Le cinéphage :

Dans votre premier film, « La naissance des pieuvres », ce sont les pulsations des ados que vous avez saisies avec, entre autre, l'appui de la bande originale du groupe Para One. Dans Tomboy, il n'y a pas de musique. Pourquoi ce choix ?

 

Céline Sciamma :

Ca faisait partie du packaging de mon film. De la rapidité, de la spontanéité, du mouvement et pas de musique ! La musique sert à souligner une émotion, à emmener le spectateur dans une émotion. La musique fait partie du monde des adultes, je n'en voulais pas pour ce film. Je voulais aller ailleurs, essayer autre chose, même si le fait de travailler sur une bande originale est une chose assez jouissive à faire.

 

C'est la fin de la conférence de presse, tous les journalistes sortent de la salle, je m'approche de Céline Sciamma :

 

Le cinéphage :

Excusez moi, je vais vous demander un truc de midinette, c'est possible d'avoir un autographe?

 

Céline Sciamma :

(enthousiaste) Ahh mais oui! Vous avez un stylo?

 

Le cinéphage :

Je veux un autographe parce que je vis une belle histoire d'amour depuis 3 ans un peu grâce à vous. Lors du premier rendez vous galant, j'ai montré à ma compagne d'aujourd'hui La naissance des pieuvres, et elle a vu ce jour là que j'étais un garçon sensible et cultivé, même si elle a découvert après que ce n'était pas forcément le cas..

 

Céline Sciamma :

(rires) Oh, c'est génial cette histoire!!

 

Elle claque l'autographe, je la remercie, elle rigole encore et je m'en vais en finissant au passage le reste de café et les petits fours offert par le Hilton. Une réalisatrice douée, très sympathique, passionnée par son métier, c'était très cool de la rencontrer.

 

 

 


 

 

COURT METRAGE : PAULINE

 

 


 
Tag(s) : #A LA CARTE (meilleurs films au choix)
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